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Enfants et animaux, des liens en partage

Enfant Animal

En observant les relations privilégiées entretenues entre nos enfants et nos animaux, particulièrement avec notre chat, j’ai eu envie de vous faire partager la lecture du livre « Enfants et animaux, des liens en partage » de Karine Lou Matignon.

Ce livre nous montre l’importance de la compagnie d’un animal familier et les bénéfices sur l’épanouissement de l’enfant, sur la formation de son intelligence, de son vocabulaire, de sa personnalité et de sa pensée. Je vous en livre quelques extraits, augmentés de mes réflexions personnelles le cas échéant.

Nature et culture

Notre civilisation occidentale entretient depuis longtemps l’idée d’une coupure entre les hommes et les animaux. La réalité actuelle nous fait constater que la plupart des enfants vit désormais coupée de la nature, sans proximité physique avec elle ; une mise à distance est imposée par nos modes de vie et une culture dédiée à la technologie, l’urbanisation et la consommation. Assommées de messages publicitaires, gavées de programmes télévisuels débilitants, de discours et de comportements orientés, nos sociétés se sont convaincues de la nécessité de se forger une existence dans l’avoir aux dépens de l’être.

Notre culture a de plus tendance à mépriser les émotions et les rapports sensoriels avec notre environnement. Elle considère d’ailleurs l’intérêt de l’enfant pour l’animal comme étant très naïf ; nous devons très vite nous débarrasser de cet éblouissement joyeux pour entrer dans le monde de la raison et de l’objectivité.

Mais beaucoup ressentent aujourd’hui une nécessité de retour à la proximité avec la nature.
L’empathie avec celle-ci doit alors être développée et entretenue dès le plus jeune âge. L’émerveillement suscité par l’exploration du milieu naturel amènera ainsi l’enfant à se considérer comme une composante de la nature et à respecter le monde et ceux qui l’habitent, que ce soient les plantes, les hommes ou les animaux. L’attention portée aux autres prend effectivement racine dans cette complicité précoce avec les bêtes et leur environnement.
Les animaux, en nous permettant très tôt de comprendre nos origines, notre place dans le monde, nous conduisent à réfléchir à la portée de nos actes et donc à penser l’avenir avec bon sens, à nous nourrir d’autres valeurs que celles de la compétition et de l’individualité. Plus l’enfant est au contact d’animaux, que ce soit sauvages ou domestiques, plus il apprend à respecter la vie.

Un besoin fondamental

C’est par l’animal que l’enfant peut avoir un premier accès au monde naturel. L’animal, par la simplicité de son comportement dénué d’ambiguïté, rassure l’enfant, le calme, le recentre. La relation entre l’enfant et l’animal est faite de regards, d’odeurs et de contacts tactiles. La relation sera d’abord purement sensorielle tant que l’enfant ne sait pas parler ; à mesure qu’il grandira, il confiera à son animal ses chagrins, ses joies ou ses peurs.

L’enfant considère l’animal comme un membre de sa fratrie et l’animal fait de même. Ce dernier crée un lien social. Sa présence n’est pas anecdotique mais fondatrice de repères. Selon certains biologistes spécialistes de l’évolution de l’espèce humaine, la relation particulière que les enfants entretiennent avec les animaux proviendrait de nos millions d’années passés dans les forêts, dans les montagnes ou dans les plaines, au cœur même de la nature, immergés au milieu des animaux, animal parmi les animaux.
Il existe ainsi chez l’être humain un attachement spontané et inconscient pour les animaux, une sorte de prédisposition à vivre ensemble. Ce besoin de partager de l’affection avec un animal représente donc une nécessité fondamentale pour le développement humain.

L’apprentissage du respect

Très tôt dans la vie de l’enfant, la proximité d’un animal déclenche le plaisir de l’identification puis celui du questionnement des différences. Dès l’âge de 6 mois, l’enfant interagit avec l’animal ; il est émerveillé par sa présence.

Quand il commence à explorer son environnement, la présence d’un animal l’aide à prendre conscience de la portée de ses actions, de l’existence de l’autre, des limites à ne pas dépasser.
Au contact de l’animal, l’enfant apprend certaines règles de vie. Tout petit, il peut se montrer brutal sans s’en rendre compte. Il revient aux adultes d’éduquer l’enfant dans le respect des besoins de l’animal et de lui imposer certaines limites. En apprenant le respect des autres, fussent-ils des animaux, l’enfant apprend le respect de soi-même. Une éducation au respect des bêtes participe à la construction d’un monde basé sur la solidarité.

D’autre part, apprendre à observer des insectes ou des oiseaux au cours d’une promenade en forêt fait naître le sentiment d’un événement magique autant que celui d’un environnement partagé. Il n’est plus besoin aujourd’hui de préciser que les animaux sont des êtres sensibles, que nous partageons avec eux des comportements, une forme d’intelligence, un héritage biologique. La recherche souligne l’interdépendance qui existe entre tous les êtres vivants sur cette planète et la fragilité des équilibres écologiques.

La construction d’une société à la pointe du progrès qui respecterait les hommes commence dans le souci de trouver un équilibre entre l’homme et la nature, de s’en inspirer. Les animaux représentent dans ce monde un espoir de liberté, un moyen de résister. L’animal permet un apprentissage joyeux de la différence. La compréhension et la curiosité que nous ressentons par notre connaissance des animaux nous rendent humains et généreux.

Une présence rassurante

Auprès des enfants, les bêtes jouent un rôle clé dans le développement de la personnalité, le façonnement de la pensée, la conscience de leur appartenance à la nature. Dans nos sociétés, les bêtes demeurent une nécessité et plus encore aujourd’hui, à l’heure où la modernité plonge les enfants dans un monde dénaturé, uniforme, mondialisation oblige.

Les enfants et adolescents sont capables de mieux se concentrer, se relaxer, s’enrichir intellectuellement et s’adonner avec plus de facilité et de plaisir à l’apprentissage d’un enseignement grâce à la présence rassurante d’un animal dans la salle de cours.

Avec un animal, nul besoin d’obéir aux convenances ; l’animal se contente d’être là, à l’écoute, et témoigne de la reconnaissance lorsque l’enfant s’en occupe. A l’heure où le travail des femmes les a chassées de leur foyer et où l’enfant se retrouve bien souvent seul à attendre le retour de ses parents, l’animal comble cette solitude, bien mieux que n’importe quel jouet. L’animal est un point d’ancrage pour l’enfant, il représente une stabilité.

L’empathie se nourrit et s’enseigne. Elle se développe sur la base de l’expérience sensorielle et de l’émerveillement, d’où l’intérêt de développer une éducation à la nature et aux animaux pour les enfants et les plus grands, et pas seulement en tant que « problèmes intellectuels ». Comment se soucier en effet de la planète si son observation en classe est enseignée de manière mécaniste, rationnelle et utilitaire ?

Enfin, il ne faut pas oublier que lorsque l’animal vient à disparaître, un rituel du deuil s’impose. L’enfant ressent la perte de l’animal comme si c’était celle d’un membre de la famille. Il faut donc l’accompagner sur le chemin du deuil pour lui permettre de se souvenir de son animal avec bonheur et sérénité.

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